Labit Lucien (1918-2002)
« Fin des beaux jours… » ou Deux ans de la vie d'un soldat de 1939 à 1941
D'après le carnet de route de Papi Lucien
Les mois de juillet et août 1939 trouvent Lucien accomplissant son service militaire au 141ème RIA (Régiment d'Infanterie Alpine) des Bouches du Rhône à Marseille, depuis novembre 1938: manœuvres vers Sospel, Breil, Fontan, la frontière italienne, coupées d' « excursions splendides ».
Ici photos : à la fête de Fontan…
le 22 août 1939 « Fin des beaux jours … », départ pour le centre mobilisateur de Digne
« Jours angoissés »
le 2 septembre 1939 : mobilisation générale, affecté au 55ème RIA.
le 9 départ pour la Moselle
le 21 arrivée à Metting, à 40 km du front
« On entend ! On comprend ! »
puis à Rorhback :arrière de la ligne Maginot
« grandes alertes, occupation des positions sur le front, 42 jours en sentinelles face aux B. »
le 10 décembre : relève
le 26 départ pour Vailly-sur Aisne : repos, stage, froid, neige…
le 11 mars 1940 : départ de Vailly
le 18 arrivée à Eguelshard « face l'Allemagne » : occupation des positions sur le front, pose de barbelés et de mines
le 10 mai 1940 attaques allemandes dans le Nord : Hollande, Belgique, Luxembourg ; grands bombardements en France
« Jours très sérieux »
le 11 mai « position de notre Antichar Hotchkiss 25 mm à l'avant de la ligne Maginot, face le camp de Bitche »
mai et juin : « grands bombardements », l'ennemi avance, recule, avance… « on est dans la fumée des obus allemands »
le 29 mai : retrait des avant-postes, l'ennemi s'y installe
le 15 juin : ordre de repli, abandon des abris
« nous sommes encerclés, on se débarrasse de tout ce qui est inutile »
quelques mises en position pour assurer le repli, sous les bombardements
le 19-20 : « on se fait démolir et on nous serre »
le 21 juin 1940 à Fontenay : « Il faut se rendre. Voilà l'heure dure. »
« Marche de prisonnier », jusqu'au camp de Baccarat (13000 prisonniers)
23 juin Armistice
Suivent 42 jours sans ravitaillement ou « vraiment trop peu », « courage bas »
le 2 août 1940 à 4h 30 : départ avec un quart de café , 40 par wagon, « verrouillés, mauvais signe, moral très bas ». C'était son anniversaire : 22 ans…
le 3 arrivée à 22h en gare de Limburg et à minuit au stalag XIIA, grand camp de 50000 prisonniers. Faim. Fatigue.
le 4 septembre : départ pour le travail en camion au Komando XXVII à 15 km de Koblentz
le 5 septembre : désigné pour le travail à l'usine Wick-Werke à Hör-Grenhauzen, fabrique de poterie, faïence, lavabos, … Hitler ne voulant pas priver la population allemande d'objets usuels (et pourtant superflus en temps de guerre) et "éviter le coup de poignard dans le dos" comme en 1918.
«Beaucoup de travail, peu à manger…»
arrivée des premiers colis de la maison, du Liban (Louïse)
mars 1941 : « fatigué, je reste au komando »
le 26 : conduit à l'hôpital de Koblentz, des signes de pleurésie lui donnent une chance de rapatriement, accepté le 1er avril … Mais il lui faudra attendre le train …3 mois !
Lucien & Marguerite : plus de 50 ans de vie commune
Saisissez le texte du paragraphe ici
Lucien, ses enfants et petits enfants
Saisissez le texte du paragraphe ici